Les répercussions du conflit russo-ukrainien s’inscrivent dans la durée pour le secteur de l’assurance transport. Les acteurs du marché cherchent donc à clarifier une situation complexe et en perpétuel mouvement.
La mer Noire a partiellement basculé en zone de guerre le 24 février, lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Nous sommes passés en une nuit d’une zone de paix, sans déclaration préalable nécessaire et donc sans intervention du Garex, à une zone de guerre », observe Frédéric Denèfle, directeur général du groupement spécialisé en souscription des risques de guerre et assimilés en assurance transport, corps et cargo. « Le marché de l’assurance transport n’a réagi qu’après l’éclatement du conflit car une grande partie des acteurs, y compris en dehors du monde de l’assurance, pensait que cela ne pouvait pas arriver, complète Michele Abbracciavento, directeur de la souscription pour l’assurance facultés et risques politiques au sein de l’agence de souscription WeSpecialty. Sur le marché du risque de violences politiques, des mesures avaient été prises en amont – une hausse des taux et des limites appliquées à l’Ukraine – mais, cinq jours avant l’invasion du pays, certains assureurs continuaient à proposer des couvertures sur l’Ukraine. » Frédéric Denèfle précise de son côté : « Nous voulions être certains de ne pas apporter notre concours à des marchandises frappées de sanction dans la partie est de l’Ukraine. »
Pratiques trompeuses
Le respect des sanctions internationales est une problématique majeure pour l’assurance maritime. Le pool regroupant les 13 principaux clubs P & I (mutuelles d’assurance en responsabilité civile pour les armateurs et affréteurs), l’International Group, a ainsi...