Laëtitia Hélouet, administratrice chez Maif

« À la Maif, j’ai intégré un lieu de transformation en phase avec mes valeurs »

Publié le 31 octobre 2024 à 9h00

Valérie Chrzavzez    Temps de lecture 4 minutes

Laëtitia Hélouet est l’une des 40 femmes d’exception qui ont marqué l’année 2023, selon le magazine Forbes France, notamment pour ses engagements et sa nomination à la tête de l'Observatoire national de la politique de la ville. À 48 ans, elle est aussi devenue membre du conseil d’administration de la Maif. Rencontre avec une femme engagée.

Vous avez été élue au conseil d’administration de la Maif lors de la dernière assemblée générale. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous présenter ?

J’ai commencé ma carrière dans la fonction publique, où j’ai été notamment DGA du pôle solidarités et du Centre communal d'action sociale (CCAS) de Saint-Denis, et rapporteure à la Cour des comptes. Je voulais changer les choses et je pensais qu’il n’y avait que dans le service public qu’on pouvait le faire. Mais, en devenant sociétaire de la Maif, j’ai compris que l’entreprise pouvait également jouer un rôle majeur. Lorsque l’opportunité s’est présentée avec le renouvellement du conseil d'administration, j’ai décidé de postuler.

Concrètement, quel impact pensez-vous avoir en tant qu'administratrice de la Maif ?

À peine arrivée, j’ai pu contribuer à bâtir le plan stratégique en cours d’élaboration. La Maif se positionne comme un acteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) capable d’affronter des difficultés sociales et de proposer des solutions concrètes et positives. Je connaissais déjà le dividende écologique et le fonds Maif pour le vivant, deux initiatives essentielles. Je connaissais également l’engagement de la Maif dans l’écosystème de l’ESS, où elle joue un rôle de fer de lance pour prouver que d’autres façons de faire sont possibles. J’ai pu vérifier que l’entreprise utilisait sa solidité économique pour contribuer à la transformation sociétale. Je suis ravie d’avoir intégré un lieu de transformation dans une entreprise dont la politique est en phase avec mes valeurs, et où je pense pouvoir apporter ma contribution.

Vous êtes une femme engagée, notamment en présidant le Club XXIe siècle. Allez-vous porter vos combats à la Maif ?

Je suis connue pour mon engagement en faveur des femmes et de la diversité. Je suis une femme noire, mais je ne veux pas que cela me définisse. Je refuse de servir de caution ou d’être cantonnée à un rôle. Je veux me battre pour toutes les diversités sans hiérarchie. Je suis ravie que la Maif ait signé, le 8 octobre dernier, la charte d’engagement LGBT + de l’Autre Cercle. C’est une action que j’ai soutenue au sein du conseil. Cela témoigne de l’engagement de l’entreprise à aborder ce sujet social encore tabou en créant de bonnes conditions pour lutter contre la discrimination.

Faut-il prioriser les causes au sein de l'entreprise ?

La question des femmes a déjà beaucoup progressé au sein de la Maif et dans la société. Nous avons mis le problème sur la table et créé des conditions pour sensibiliser et avancer. Concernant le handicap, la Maif respecte un taux d’insertion de 6,37 %. Prendre en main la question des LGBT, créer des espaces de parole et suivre ce dossier à l’aide d’un baromètre permettra à l’entreprise de devenir un lieu de transformation à long terme. Tout ce qui contribue à changer le regard sur les différences est positif. Regardez ce qui s’est passé aux Jeux paralympiques.

Allez-vous porter le sujet de la diversité au sein du conseil d'administration de la Maif ?

J’ai la chance d’avoir été élue au CA d’une société responsable et d’avoir la possibilité d’agir. J’ai l’intention d’en profiter. Or, je suis convaincue qu’une plus grande inclusivité n’est pas seulement plus juste, mais est également corrélée à la performance économique. Traiter ces questions est pertinent tant d’un point de vue éthique qu’économique et je continuerai à porter ce sujet qui me tient à cœur.

Conservez-vous vos autres activités ?

Je reste impliquée dans Femmes d’influence, je suis toujours membre du comité exécutif de la Fondation Chaillot et également CEO de Lucy, une entreprise de formation pour adultes que j’ai créée. J’ai toujours exercé différentes fonctions, et cette diversité nourrit ma perspective. Mon engagement à la Maif ne remet pas en question mes choix, c’est un engagement complémentaire et cohérent.

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