Entre l’inflation du coût des réparations, les hausses du forfait IDA et des sinistres corporels graves, le marché de l’assurance des flottes automobiles est sous tension. Il en résulte un relèvement généralisé des niveaux de primes et une volonté, chez de nombreux assureurs, de redresser leurs portefeuilles.
« Sur le segment des flottes auto, on assiste depuis la crise de la Covid-19 à une inflation soutenue et continue, décorrélée de l’inflation économique globale, cela avec une tendance entre +5 % et +10 % par an ces dernières années, alors que l’inversion de ce cycle devient la nouvelle donne sur les autres segments d’assurance », a observé Florent Lebigot, directeur technique automobile d’Aon. Cette tendance haussière s’explique notamment par le coût des réparations. Selon l’indice SRA (Sécurité et réparation automobiles), il a augmenté de plus de 10 % par an entre 2020 et 2024 pour décélérer à 5 ou 6 % en 2025, un taux qui demeure toutefois supérieur à l’inflation générale. En France, l’âge moyen d’un véhicule est de 10 ans mais les véhicules de flottes ont rarement plus de quatre ou cinq ans, notamment en raison du développement du leasing ces dernières années. Cette ancienneté réduite des véhicules de flottes accroît l’inflation des coûts de réparation, en raison d’une technologie embarquée omniprésente et toujours plus sophistiquée. Par exemple, et toujours selon une étude SRA en janvier sur les blocs optiques des véhicules, entre 2019 et 2024, la réparation d’un feu arrière a augmenté en moyenne de 52 % et celle d’un feu avant a connu une hausse de 65 %. L’an dernier, le coût moyen du changement d’optiques d’un véhicule sinistré était de 1 094 € pour un véhicule de moins de ...