Alors que les conséquences du coronavirus Covid-19 prennent chaque jour plus d’ampleur, quelle est l’exposition des réassureurs au risque pandémie ? Le marché français comptant peu de couvertures spécifiques, elle s’avère somme toute marginale.
journaliste
Informée le 31 décembre 2019 de cas de pneumonie d’origine inconnue en Chine, dans la ville de Wuhan, l’OMS a déclaré le 30 janvier une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Un nouveau coronavirus dénommé Covid-19 a rapidement essaimé dans des zones proches (Thaïlande, Japon, Corée du Sud…), mais aussi aux états-Unis, en Australie, en Europe, touchant ainsi cinq continents. Assez vite, le nombre de victimes et de personnes infectées a dépassé celui du SRAS. Face à la vitesse de propagation du virus, nombre d’états ont adopté des mesures fortes : rapatriements, suspension de liaisons aériennes, fermeture de frontières. Sans compter les mises en quarantaine ordonnées par la Chine et la décision d’entreprises étrangères implantées dans le pays d’y suspendre leur activité. « C’est dire le caractère exceptionnel de cette phase », note David Dubois, président du comité vie de l’Apref. Ce qui pose immanquablement la question des effets à venir de la pandémie et donc de la manière dont le risque est couvert.
Par défaut
« Les traités de réassurance vie traditionnels, comme un traité en quote-part de risque décès, ne couvrent pas spécifiquement le risque pandémie, souligne le réassureur, mais la mortalité étant couverte, quelle qu’en soit la cause, y compris lorsqu’elle est due à une pandémie, cette dernière l’est donc sans être nommément désignée. » La prise de conscience par les assureurs du risque de sursinistralité lié aux pandémies date des années 1980, avec l’explosion...