Révision de la directive européenne sur l'intermédiation en assurance oblige, la transparence des rémunérations va s'imposer à tous les acteurs de la distribution. Un exercice moins douloureux que prévu pour les courtiers.
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L'échéance se rapproche. A l'automne, le trilogue de l'Union européenne (Conseil, Commission, Parlement) doit adopter la seconde mouture de la directive sur l'intermédiation en assurance (DIA2).
A quoi les courtiers français peuvent-ils s'attendre ? « Avec DIA2, la transparence des rémunérations va s'imposer aux acteurs de la distribution des produits d'assurance », écrit Estelle Baechler en préambule de sa thèse professionnelle "Les courtiers généralistes face au défi de la transparence des rémunérations", présentée dans le cadre du MBA Manager d'entreprise majeure d'assurance de l'Ecole nationale d'assurances (Enass).
Cette petite révolution obligera les courtiers à préciser l'origine, la nature et la composition de la rémunération perçue sur les souscriptions. Fera-t-elle voler en éclat leur business model d'intermédiaire indépendant mandaté par le client, mais rémunéré par l'assureur ?
« Cela fait bientôt quarante ans que je suis courtier et cela fait quarante ans que la rémunération à la commission est vilipendée. Mais, cette mise en cause systématique est bien plus le fait des régulateurs que d'une quelconque gêne des clients », résume un important courtier de la place. Après s'être farouchement opposée à la révision de la première directive sur l'intermédiation en assurance (DIA1), la profession s'est finalement rendu à l'évidence : la crise financière était passée par là et la croisade de la Commission européenne contre les conflits d'intérêts et pour une industrie des services financiers plus transparente ne faiblirait pas.
Les fruits du Lobbying
L'important dès lors était de faire entendre sa voix. « La profession s'est fortement mobilisée, via la Chambre syndicale des courtiers...