président-directeur général du groupe April
rédacteurs en chef
Quel regard portez-vous sur la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés ?
Au sein du groupe April, nous partons du principe que tout changement réglementaire représente une opportunité de développement. Comme vous le savez, nous avons initié la création de l'Apac (Association pour la promotion de l'assurance collective) il y a deux ans - soit bien avant l'accord national interprofessionnel du 11 janvier - pour rétablir une saine concurrence entre les acteurs et les entreprises contraintes de confier leurs adhésions à une poignée d'institutions de prévoyance constituées en oligopole. Notre objectif était d'éviter la mise en place d'une "Sécurité sociale bis" de la santé et de la prévoyance. Nous avons été suivis et par l'Autorité de la concurrence et par le Conseil constitutionnel, qui ont mis en avant le principe de libre choix et de liberté d'entreprendre. Tous deux ont critiqué le principe de désignation dans les accords de branche.
Mais que répondez-vous aux professionnels du secteur qui considèrent que ces accords permettent une meilleure mutualisation des risques ?
Cette position n'a strictement aucun sens en assurance santé, car la nature du risque couvert permet une mutualisation sur les portefeuilles restreints. En prévoyance, les assureurs, par la taille de leurs portefeuilles et les mécanismes de réassurance, démontrent, et c'est leur métier, qu'ils parviennent sans aucune difficulté à mutualiser ces risques décès, incapacité, invalidité. A l'inverse, il me paraît dangereux de faire porter la mutualisation sur une branche dont nous ne connaissons pas la pérennité par avance. Je vous renvoie pour cela à l'industrie textile qui s'est effondrée il y a quarante ans.
Comment voyez-vous le marché évoluer dans ce contexte ?
Le principe...