La stabilisation des parts de marché masque des situations très contrastées entre les distributeurs d'assurance. Les conquérants des années 1990 s'essoufflent alors que ceux que l'on croyait installés dans le déclin font preuve d'une belle résistance.
président du MEDI (Monitoring European Distribution of Insurance)
Depuis le début des années 2000, les parts de marché des principaux distributeurs de l'assurance sont quasi stabilisées. Les MSI ne progressent plus en assurance de dommages. Si les banques continuent à grappiller un peu de terrain, nous sommes loin de la poussée des années 1990. Quant au canal internet, il est resté anecdotique. La surprise vient des réseaux traditionnels qui font plutôt preuve d'une bonne résistance, bien que de manière différente. L'activité des agents se tasse principalement sur le marché des particuliers, qui constitue toujours leur cœur de cible (60 % de leurs commissions et 80 % de leurs clients). Malgré des efforts notables, leur présence sur le marché vie-épargne s'effrite également. A l'évidence, ils n'ont pas retrouvé une compétitivité commerciale suffisante pour maintenir leurs positions. Mais la résistance dont ils font preuve est, en soi, une information intéressante. Elle permet de penser qu'un rebond est possible, ce que certains des agents démontrent d'ailleurs. Les courtiers progressent légèrement en assurance vie, comme en non-vie, de 1 % dans chaque activité. Cela est modeste, mais ces positions sont constantes depuis le début des années 1950 ! Bien sûr, il ne s'agit plus tout à fait des mêmes marchés, ni des mêmes métiers. Toutefois, cette constance souligne leur faculté d'adaptation, qui leur permet de suivre les mouvements des marchés, et leur opportunisme pour adopter les positionnements gagnants sur les mouvements qu'ils détectent. Ce que souligne la montée en puissance des "grossistes" et des "spécialistes", y compris sur le média internet.