Largement pratiqué en santé-prévoyance individuelle, le précompte n'en est pas moins vilipendé. A l'origine de la disgrâce de ce mode de rémunération des intermédiaires, la déferlante réglementaire et les incessants mouvements de portefeuilles organisés par quelques distributeurs indélicats. La généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés sera-t-elle l'occasion de mettre un terme au précompte ?
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Le précompte, tout le petit monde de la santé-prévoyance le pratique, mais personne n'en parle. « C'est un sujet tabou qui suscite pas mal de contrevérités, remarque Yoann Chery, président du groupe de courtage Leader assurances. Le principal raccourci qui est fait consiste à dire qu'avec ce système, le courtier perçoit 40 ou 50 % de la prime annuelle. En réalité, le précompte (ou majoration de la commission de première année) sert en règle générale à financer le développement de l'intermédiaire ou la mise en place d'un réseau de mandataires. En outre, le précompte implique que le linéaire perçu les années suivantes soit plus faible. Et au total, le coût de la distribution pour l'assureur et la rémunération de l'intermédiaire sont équivalents, que l'on soit en précompte ou en linéaire. »
Certes, les mécanismes de rémunération en précompte ou en linéaire s'équilibrent dans le temps : avec le précompte, l'intermédiaire perçoit une commission de première année majorée (en santé individuelle, elle représente 40 à 50 % du niveau de prime) et des commissions minorées les années suivantes (5 ou 10 % chaque année, en lieu et place d'un commissionnement linéaire de 15 % versé tout au long de la vie du contrat). Toutefois, les mouvements incessants de portefeuille opérés par quelques distributeurs indélicats ces dernières années, pour percevoir les commissions précomptées sur affaires nouvelles à chaque changement, ont suscité pas mal d'émoi chez les porteurs de risque.
« Le précompte,...