Retour sur les évolutions du métier de courtier avec l'homme qui, voilà plus de vingt ans, hissait Gras Savoye sur la première marche du podium des courtiers français.
rédacteur en chef
Quelles mutations a vécues le métier de courtier au cours des trente dernières années ?
La base du métier reste essentiellement la même qu'il y a trente ans : à savoir, servir au mieux les intérêts du client. Mais si la base du métier est inchangée, la profession s'est sérieusement sophistiquée sur la période, avec désormais le conseil en amont du placement et la gestion en aval. Parallèlement, les courtiers ont affiné leur connaissance du marché de l'assurance pour placer au mieux les programmes. Parmi les grands changements, il convient de souligner l'évolution du mode de rémunération du courtier : avec moins de commissions et la montée en puissance des honoraires. Un changement qui a donné lieu au développement de protocoles dans lesquels les courtiers listent précisément les différentes tâches réalisées pour le compte de leurs clients. J'ajouterai qu'il y a trente ans, le courtier était déjà un empêcheur de tourner en rond et, fort heureusement, il l'est toujours aujourd'hui. En 1983, beaucoup pensaient qu'assureurs et entreprises pouvaient travailler sans intermédiaire. Cette litanie a la vie dure. Pourtant, elle ne s'est jamais vérifiée et ne se réalisera, selon moi, jamais. C'est même l'inverse qui s'est produit avec la quasi-disparition des sociétés de courtage captives et le développement des captives de réassurance d'entreprise gérées par des courtiers.
Les demandes des clients se sont-elles également professionnalisées ?
Sans aucun doute. L'émergence des risk managers a notamment eu pour effet d'encadrer les politiques d'achat d'assurance dans les entreprises. La fonction de risk management a elle-même beaucoup évolué...