Confrontés à la mutation de leur modèle économique, les conseillers en gestion de patrimoine peinent de plus en plus à fonctionner en structure isolée. Mais doivent-ils pour autant mettre leur indépendance de côté pour survivre ?
Journaliste
Mettre de côté son autonomie pour survivre, c'est le choix que font certains conseillers de patrimoine. Cette situation paradoxale, Hervé Cazade, responsable de la distribution et du développement commercial France chez BNP Paribas Cardif, l'un des assureurs partenaires historiques des CGPI, la synthétise parfaitement : « La tendance au regroupement existe, mais elle reste marginale car l'ADN de ce métier c'est justement l'indépendance. La plupart des CGPI qui exercent aujourd'hui ont pris le risque de se lancer dans l'aventure de l'entrepreneuriat individuel et ils ne sont pas près de renoncer à cette autonomie. » Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Si l'on se réfère au livre blanc 2013 de la profession publié par la société d'études spécialisées Aprédia, encore plus de 40 % des 2 841 cabinets recensés par cette enquête fonctionnent avec une seule personne. Et à l'autre bout de l'échelle, seuls 6 % comptabilisent plus de cinq personnes. Et lorsque Aprédia demande aux sondés s'ils souhaitent se rapprocher d'autres cabinets ou d'un établissement financier, ils sont 63 % à répondre par la négative dans le premier cas et 75 % dans le second.
Panne de croissance
Mais les CGPI auront-ils toujours la liberté de choisir ? Rien n'est moins sûr. « Le modèle économique et réglementaire des conseillers patrimoniaux indépendants est en mutation et ce tissu d'entrepreneurs doit trouver le moyen de poursuivre son développement », affirme Eric Morvan, directeur d'UAF patrimoine, la marque de Predica (Crédit...