Plombée l’an dernier par un changement de contexte financier – hausse brutale des taux et repli boursier – peu propice à son modèle basé sur la promotion d’offres de multisupports diversifiés et digitalisés, l’assurance vie en ligne peine toujours à trouver son rythme de croisière malgré d’incontestables atouts. Ce marché jugé toujours aussi stratégique par les quelques compagnies qui l’ont investi n’a toutefois pas dit son dernier mot.
L’assurance vie en ligne est-elle condamnée à la marginalité ? C’est la question qui se pose au regard du surplace dont fait preuve ce marché pourtant promis il y a vingt ans à un bel avenir et dont les encours peinent toujours selon diverses estimations à représenter plus de 2 % des stocks d’épargne-vie des Français. Il faut bien l’admettre « la disruption attendue n’a toujours pas eu lieu », reconnaît François-Régis Bernicot, président du directoire de Suravenir, une compagnie qui au tournant de l’an 2000 a mis les bouchées doubles pour se positionner sur un créneau qu’elle jugeait alors particulièrement porteur. « Force est de constater qu’après avoir atteint un point d’orgue en 2019 avec une collecte internet qui a capté près d’un tiers de notre chiffre d’affaires de l’année, les collectes drainées par ce canal de distribution se révèlent assez fluctuantes », poursuit François-Régis Bernicot. Generali, leader historique de l’assurance vie en ligne, partage le point de vue de son principal concurrent (les deux compagnies assurent à elles seules plus de 80 % des contrats vendus sur le Web). « Nous sommes face à un marché synonyme depuis plus de vingt ans d’un beau potentiel qui ne s’est toujours pas réalisé », résume Corentin Favennec, directeur des partenariats de Generali patrimoine.
Morosité
L’année 2022 fut à cet égard particulièrement morose. « Dans un contexte très tourmenté où le plongeon des marchés actions est allé de pair avec un krach obligataire, l’assurance vie en ligne...