Mises en cause à la suite d'accidents médiatisés, les petites caméras d'action, en plein essor ces dernières années, posent question. Entre prises de risques inconsidérées pour capter des images sensationnelles et dangers liés à la fixation de ces boîtiers vidéo, les « action cams » peuvent aussi servir en cas de litige lors d'un sinistre.
En bricolant sa première petite caméra antichoc au début des années 2000 pour filmer ses exploits en surf, Nick Woodman n'imaginait sans doute pas que quinze ans plus tard il serait le patron le mieux payé des États-Unis. À presque 40 ans, le fondateur de la marque GoPro est assis sur une fortune estimée à 2,3 Md$ grâce à ses caméras réduites, étanches, et ultra résistantes, permettant à quiconque de faire des images époustouflantes. En moins de dix ans, l'homme a révolutionné un marché du caméscope en désuétude pour devenir le leader incontesté d'un nouveau segment en plein essor : celui de « l'action cam ».
Avec un produit facile à utiliser et financièrement abordable, GoPro a livré dans le monde 5,2 millions de mini caméras rien que pour l'année 2014. La marque occupe aujourd'hui 90 % du marché de la caméra d'action. La France n'échappe pas au phénomène. Kodak, Sony et Panasonic tentent évidemment de rivaliser avec le géant américain et la tendance s'amplifie chaque année un peu plus.
Conduites à risque
Si ces objets permettent d'abord d'immortaliser les performances sportives ou la pratique de loisirs au quotidien, leur utilisation a rapidement connu certaines dérives. Nager au contact d'un grand requin blanc sans cage de protection, escalader une grue pour y faire des tractions dans le vide, filmer un tour de périphérique parisien à plus de 250 km/h en moto ou bien rester couché sur des rails pendant le passage d'un train, voilà désormais le type de vidéos que l'on trouve sur Internet. Autant de séquences sensationnelles, saisies par ces petites caméras, qui posent la question de la responsabilisation de leurs auteurs, prêts à tout pour faire du buzz.