L’assurance télématique fait son grand retour parmi les principales préoccupations des gros faiseurs de l’assurance automobile. Revue de détail des enjeux avec Actuaris à mesure que la voiture connectée se généralise et que l’utilisation des données personnelles des automobilistes, toujours plus nombreuses, est suivie de très près par la Cnil.
Equity Partner Actuaris, auteur de l’Ouvrage « La Révolution digitale dans l’assurance », édition l’Argus de l’assurance, octobre 2018
Le projet de loi « d’orientation des mobilités », soumis au vote du Sénat en avril 2019, comporte un volet spécifique consacré à l’expérimentation des voitures autonomes et un autre sur la nécessaire « ouverture des données sur les offres de mobilité ». Ce contexte remet sur le devant de la scène les questions autour de « la voiture connectée » et par là vient renouveler le débat autour de l’assurance automobile connectée ou assurance télématique.
Pour beaucoup, ce type d’assurance symbolise l’assurance de demain, l’assurance 4.0, et rendrait obsolètes les types d’assurances dites traditionnelles. Néanmoins, aujourd’hui, nous sommes encore très loin, notamment sur le marché français, de voir l’assurance télématique prendre les devants et remplacer l’assurance auto classique, même si quelques offres sont bien présentes.
Si l’assurance télématique bénéficie des progrès technologiques en matière d’objets connectés et permet la transformation des offres initiales de Pay as you drive (PAYD) en Pay how you drive (PHYD), les questions autour des données restent cruciales et ralentissent la construction d’un modèle économique équilibré.
Du « Pay as you drive » au « Pay How you drive »
Le PHYD pour Pay How you drive a peu à peu pris le pas sur les offres initiales de Pay as you drive. Le PAYD s’assimilait à une assurance au kilométrage tandis que le PHYD avance sur la voie d’une assurance au comportement. Cette évolution résulte clairement des progrès technologiques en matière d’objets connectés et de ceux dans le domaine du traitement des données. En avril 2018, le terme d’assurance à la conduite est même officiellement reconnu (cf. encadré ci-dessous).