Le marché des couvertures complémentaires fait face à une dérive des prestations. Les hausses de tarifs, l’augmentation des charges de sinistres, l’évolution des conditions de travail, et les enjeux de gestion administrative nécessitent des solutions créatives. Galea & associés ébauche les voies à suivre pour traverser cette période délicate.
Rarement l’assurance complémentaire santé-prévoyance aura vécu une période aussi agitée qu’actuellement. Le marché des couvertures complémentaires fait face à une situation de fortes dérives des prestations aux sources diverses. Face à des indexations tarifaires qui s’annoncent élevées pour 2024, plusieurs craintes animent organismes assureurs et souscripteurs.
Un marché sous tension(s)
Les charges de sinistres réglées par les assureurs sont en nette augmentation depuis plusieurs années. Ainsi, les marges techniques des contrats santé et prévoyance se sont nettement réduites, voire ont disparu. Les prestations 2024 sont également prévues en hausse, avec des évolutions pressenties entre 5 % et 8 % en santé et jusqu’à 3 % ou 4 % en prévoyance.
En santé, l’évolution des prestations prend sa source de différents facteurs :
- l’impact du 100 % santé, dispositif plus coûteux qu’anticipé par les organismes assureurs,
- les évolutions technologiques médicales avec des actes ou des spécialités pharmaceutiques plus onéreux,
- un vieillissement continu de la population française, sur un risque croissant avec l’âge,
- la hausse de la fréquence des fraudes,
- des évolutions réglementaires significatives.
Ainsi, les hausses de tarifs devraient être comprises entre 8 % et 11 % (y compris évolution du PMSS, attendue à +5,4 %) pour 2024. Ces hausses tarifaires devraient varier selon le type de portefeuille (individuel, collectif) et les stratégies des opérateurs. Elles intègrent dans certains cas l’impact d’une révision des niveaux de frais de gestion (notamment sur les régimes de branches).
En prévoyance, l’arrêt de travail est le risque qui focalise toutes les attentions. Depuis plusieurs années, sa fréquence augmente. Cette évolution de l’absentéisme peut s’expliquer en partie par :
- l’augmentation des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer), des troubles musculosquelettiques et surtout psychosociaux,
- une évolution des conditions de travail (télétravail, transports…),
- un vieillissement de la population assurée qui se poursuit, avec un risque croissant avec l’âge, et un coût plus important car les salariés seniors possèdent généralement de meilleurs revenus et donc des niveaux de prestations plus élevés,
- les évolutions climatiques, et en particulier les épisodes de chaleurs, qui fragilisent les conditions de travail dans certains secteurs d’activité.
Les entreprises subissent les pleins effets de cette évolution de l’absentéisme, notamment pour la part auto-assurée (i.e. pour les arrêts plus courts que la franchise prévue au contrat d’assurance). En prévoyance, il est ainsi attendu une hausse des tarifs d’assurance comprise entre 5 % et 6 %. Comme pour la santé, une révision à la hausse des niveaux de frais de gestion (notamment sur les régimes de branches) est également courante.