L'Eiopa a actualisé, le 28 janvier, les spécifications techniques de la formule standard pour tester des ajustements dans la prise en compte des risques financiers pour les garanties de long terme. Retour sur la difficulté rencontrée pour ces garanties.
L'industrie a pu observer, dans la mise en œuvre des différents tests QIS, une grande instabilité à court terme de valeurs clé comme le taux de couverture ou la marge actif/passif. Cette volatilité, qualifiée par l'Eiopa - l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles - d'artificielle, rend difficile l'appréciation de la situation d'un organisme assureur et le pilotage de ses risques.
Spécificité des engagements d'assurance de long terme
Considérons l'exemple simple d'un flux unitaire certain à régler à une échéance T. L'achat d'une obligation zéro coupon sans risque de défaut permet de réaliser un adossement parfait et de se trouver couvert par rapport au risque de taux. Supposons maintenant que l'organisme investisse son actif dans une obligation présentant un différentiel de taux (spread) avec la référence d'actualisation. L'existence d'un tel spread est justifiée par les risques de crédit, de défaut et de liquidité de l'émetteur de l'obligation. Mais dans notre exemple, seul le défaut de la contrepartie est un véritable risque pour l'assureur. Le risque de crédit (associé à la possibilité de voir la notation dégradée) n'a pas de conséquence immédiate puisqu'il ne remet pas en cause le paiement du flux à l'échéance. De même, la liquidité du titre est sans importance pour l'assureur dans cet exemple puisqu'il le détient jusqu'au terme. Pourtant, une augmentation du spread va conduire à une baisse de la valeur de l'actif alors que le passif restera au même niveau, conduisant ainsi à une insuffisance, alors même que l'assureur reste parfaitement couvert.