Après des discussions parlementaires animées, la loi du 9 novembre 2010 a consacré un certain nombre d'évolutions. Si elle a instauré le report de 2 ans de l'âge de départ à la retraite, d'autres mesures moins visibles, mais parfois très importantes, ont été adoptées.
Pour débuter, rappelons l'ampleur des besoins financiers en jeu. Sans revenir sur les données démographiques du débat, rappelons que la France figure parmi les pays qui consacrent le plus de leur richesse nationale aux retraites : à ce jour, 13 % du PIB, contre 10 % en moyenne au sein de l'OCDE.
Dans ce cadre, le système consacre une place centrale aux régimes obligatoires. A titre d'illustration, 85 % des revenus des retraités sont assurés par la répartition. En outre, les dépenses de retraite sont devenues le principal poste de dépenses publiques. Les chiffres sont éloquents puisqu'avec 275,9 Md€ en 2010, la retraite dépasse à la fois le budget de l'Etat (239,90 Md€), mais aussi les dépenses de santé (162,4 Md€). Et n'oublions pas que ces dernières concernent elles aussi les retraités puisqu'elles couvrent largement des dépenses liées à la prise en charge du vieillissement. De plus, avec l'arrivée des classes d'âge issues du papy boom, les dépenses des régimes obligatoires explosent. Le seul régime de base du régime général des salariés voit son besoin de financement passer de 16 % en 2020 à 29 % en 2050.
Objectif zéro déficit en 2018
Face à cette évolution, l'objectif fixé par le gouvernement était de ramener le déficit à zéro en 2018. Celui-ci est fixé sur la base d'une hypothèse optimiste d'un taux de chômage de 6,5 % et des gains de productivité d'au moins 1,5 % (moins toutefois que celles de la réforme de 2003 dont les chiffrages étaient basés sur un taux de croissance de 3,5 % et d'un chômage de 4,5...