La pression inflationniste conjuguée à l’augmentation des taux et la probable réforme des retraites affectent les futurs équilibres techniques des organismes complémentaires, qui s’adaptent pour accompagner ces mouvements. Revue de détail des principaux impacts de ces changements sur la protection sociale complémentaire.
La lutte engagée par les états face à la crise sanitaire de la Covid-19 a sensiblement accru la liquidité monétaire disponible à l’investissement. Les sommes inemployées sont source d’inflation et dévalorisent la monnaie.
L’inflation en forte hausse en 2022
L’ inflation en 2021 a été constatée à 6,2% en Espagne, 5,1% en Allemagne et Italie, et 3,3% en France (source Eurostat). Les écarts d’inflation s’expliquent principalement par les différences de croissance des prix de l’énergie, car la France a partiellement limité les impacts avec un bouclier tarifaire sur le prix de l’électricité. En 2022, la guerre en Ukraine a renforcé la crise énergétique et accru les tensions sur les prix de l’énergie. Au 31 décembre, l’inflation estimée pour 2022 est de 10 % en Europe, avec de grands écarts : 20 % en Estonie et 6 % pour la France. Un levier contre l’inflation est le réajustement des politiques monétaires, et de facto l’augmentation des taux directeurs des banques centrales. Ce levier a été peu utilisé dans un premier temps, car augmenter les taux réduit les investissements et accroît les coûts de refinancement de la dette de l’état. Le prix à payer pour contenir l’inflation passe par le redressement des taux et la fin de l’argent à taux zéro.
Des contraintes économiques pour les acteurs du marché de la protection sociale
La pression inflationniste conjuguée à l’augmentation des taux a des impacts pour les organismes assureurs : diminution des provisions du fait de l’utilisation de taux d’actualisation plus élevés, diminution importante des passifs en norme Solvabilité II – due à l’augmentation des...