Alors que les turbulences économiques et les taux d’intérêt élevés redéfinissent les dynamiques des marchés financiers, les instruments financiers capables de conjuguer rendement, stabilité et conformité réglementaire sont particulièrement prisés par les assureurs. Dans ce contexte, les prêts seniors syndiqués (en anglais, « Broadly Syndicated loans ») s’imposent plus que jamais comme une solution incontournable pour la gestion d’actifs d'assurance.
Les prêts seniors syndiqués auraient-ils « tout bon » ? Parfois appelés bank loans, ils consistent en des prêts structurés, émis par un groupe de créanciers institutionnels en faveur d’entreprises nécessitant généralement des financements conséquents, notamment dans le cadre d’opérations de fusions-acquisitions ou de LBO (Leveraged buy-out) (1). Ces prêts, indexés sur des taux variables, offrent une rémunération attractive en intégrant une prime de risque de crédit non investment grade (2). Bien qu’ils soient notés en dessous du segment investment grade, ils intègrent des mécanismes de réduction du risque de crédit (nantissements d’actions, seniorité dans la structure de capital de l’entreprise, clauses de sauvegarde) qui leur permettent de se situer généralement au sommet de la structure de capital de l’entreprise ; cela se traduit par des taux de défaut plus faibles et des taux de recouvrement plus élevés que ce que l’on peut observer avec la dette traditionnelle investment grade non garantie.
Avec un revenu des coupons d’environ 9%, soit le niveau le plus élevé depuis 2009, les prêts surpassent désormais largement les obligations à haut rendement (dont le coupon moyen s’établit à 6,24%). Cette performance découle de la conjugaison de primes de risque qui restent importantes et de taux d’intérêt de base élevés. À cela s’ajoute l’hypothèse, probable, de la baisse progressive des taux directeurs de la BCE en 2025, renforcée par les dernières statistiques économiques qui vont...