Les assurés comprennent de plus en plus que le système de retraite obligatoire hérité de l’après-guerre et du plein emploi ne sera pas suffisant. Une meilleure information sur l'étendue de l'insuffisance du régime général pourrait dynamiser les opportunités commerciales.
responsable de l’unité épargne retraite chez Mercer
Le taux de remplacement (ratio du dernier salaire en activité par rapport aux montants des pensions) des retraites obligatoires est en baisse. L’information n’est pas nouvelle et cela ne devrait pas changer à moyen terme.
L’étude du Conseil d'orientation des retraites (COR) du 13 avril 2016 se proposant de mesurer les impacts sur les futurs retraités de l’accord Agirc-Arrco du 30 octobre 2015 en est un exemple supplémentaire. Même si la situation n’est pas aussi catastrophique que ce que certains médias ont pu laisser croire (baisse de 5 à 10 % pour les cadres, bien loin des 18 % évoqués par certains lanceurs d’alerte), la baisse des niveaux de pension reste significative et elle va venir accélérer la baisse du taux de remplacement.
Devant ce constat, largement diffusé au plus grand nombre, la conséquence logique devrait être le développement rapide des produits d’épargne retraite pour compenser la baisse des taux de remplacement des retraites obligatoires, hors, même s’il est possible de relever une progression de ce marché (étude de la Direction épargne retraite salariale d’avril 2015 relevant que la part des retraites supplémentaires dans l’ensemble des régimes de retraite français est passée de 4,2 % en 2005 à 4,3 % en 2013), elle reste dérisoire au regard de l’enjeu.
I/ Les estimations délivrées par des organismes privés sur les niveaux de pensions des régimes obligatoires ne sont pas prêtes de s'améliorer
1. L’idée d’un système par répartition généreux et suffisant a la vie dure
Le problème vient de ce que nous avons observé, ou observons, concernant nos proches. Nos parents n’ont pas ou peu épargné pour leurs retraites, leur pension Sécurité sociale et complémentaire ont suffi, si...