Financement, accès aux soins, prévention : les trois grands défis du Président Macron constituent le socle de la réforme de la santé actuellement en cours avec une ambition à la fois sanitaire et sociale.
Rachel Bellenger, consultante Actuarial Services
Le gouvernement a décidé de mettre les enjeux de la santé au cœur d’une réforme qui s’inscrira dans la durée. En effet, Emmanuel Macron et Agnès Buzyn ont choisi de se donner plusieurs objectifs dont les trois principaux : faciliter l’accès aux soins, mettre l’accent sur la prévention, et amorcer la refonte du secteur hospitalier. Cette nouvelle réforme porte donc une double ambition à la fois sanitaire et sociale.
Pour permettre aux Français de ne pas renoncer à des soins importants mais coûteux, le gouvernement a décidé de mettre en place une prise en charge intégrale pour l’optique, le dentaire, et les audioprothèses. Ce projet est un véritable pari, et ce, même si la France détient le taux de reste à charge (après couverture obligatoire et complémentaire) globalement le plus faible des pays de l’OCDE à 8,3 %). Un quart des assurés sociaux, 26,5 % exactement, ont renoncé à se faire soigner en 2016, selon l'Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) mandaté par la Caisse nationale d’assurance maladie : 59 % d’entre eux mettent en cause le reste à charge trop important et 32 % l’avance de frais impossible. C’est dans une optique de coconstruction que la ministre a reçu l’ensemble des syndicats concernés et les complémentaires, afin d’aboutir au meilleur consensus pour la santé des Français sans en alourdir le coût.
Cette transformation du système de santé vise également le secteur hospitalier. Les orientations proposées semblent aller dans le sens de la...