En dépit des incertitudes entourant l’avenir de la directive CSRD, douze grands acteurs de l’assurance et de la réassurance ont publié, fin juin, leurs rapports de durabilité. Le soin mis dans la rédaction de ces rapports illustre l’intérêt qu’une contrainte réglementaire peut avoir pour les acteurs concernés.
Anne-Marie Jolys Bris, directrice exécutive BM&A, Éric Jeanne, Senior Advisor BM&A, & Sourour Kamoun, consultante BM&A
Indépendamment des hésitations des autorités politiques françaises et européennes à propos de la CSRD (1), les assureurs continuent à aller de l’avant dans leur communication sur la durabilité. Mieux, cette dernière s’étoffe, mettant de plus en plus en avant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Fin juin, douze acteurs de l’assurance et de la réassurance (assureurs multimétiers, mutuelles, réassureurs et métiers spécialisés) (2), présents sur le marché français, ont publié leurs rapports. Les indicateurs de la taxonomie verte étant inclus dans la section environnementale de l’état de durabilité, certains des assureurs non assujettis l’an dernier ont été amenés à se soumettre à l’exercice pour la première fois cette année.
Un incontournable : la chaîne de valeur
La chaîne de valeur est mentionnée dans tous les rapports. C’est la pièce maîtresse du dispositif d’analyse de durabilité au sens des normes ESRS, couvrant les activités amont, aval ainsi que les opérations propres, en lien avec l’identification des « impacts, risques et opportunités » (IRO). Dans le secteur de l'assurance, la chaîne de valeur s’appuie sur une structure fonctionnelle commune organisée autour de maillons tels que la collecte de données, la conception des produits, la gestion des contrats, la relation client… qui se déclinent différemment selon les spécificités propres à chaque acteur.
Sans surprise, l’analyse de double matérialité fait ressortir les normes ESRS E1 (Environnement – changement climatique), ESRS S1...