Dans un contexte économique incertain, quels sont les changements attendus pour l’assurance dans le détail de ses trois grandes branches vie-épargne-retraite, prévoyance et dommages ? Réponse de trois experts du secteur.
Alors que le repli de l’inflation se poursuit en janvier sur la zone euro, la hausse des prix sur une année atteint en France un niveau de 6% selon l’Insee, en légère augmentation par rapport à décembre. Pour contenir cette hausse des prix, la BCE, dont le mandat est de maintenir l’inflation à 2 % à moyen terme, a successivement relevé ses taux directeurs, le taux de refinancement passant de 0,5% à 3% entre juillet 2022 et février 2023. Du côté des obligations d’État, le taux de rendement de l’OAT dix ans est passé en un an de 0% à un niveau proche de 3%. Si la hausse des taux peut freiner celle des prix en ralentissant l’activité, elle risque également de peser sur la croissance et de dégonfler les bulles trop vite, alimentant ainsi l’incertitude sur les marchés financiers, la volatilité des actifs, et la pression sur le capital disponible des assureurs. Dans ce contexte économique incertain, quels sont les changements attendus sur le secteur de l’assurance ? L’assurance vie épargne et retraite est-elle impactée de la même manière que l’assurance de personnes ou l’assurance dommages ?
Nous avons interrogé sur ce sujet trois acteurs majeurs de la Place : Philippe Trainar, professeur titulaire de la chaire d’assurance au Cnam et membre du Cercle des économistes, Benoît Courmont, directeur épargne et retraite patrimoniale chez AG2R La Mondiale, et Sébastien Kuntz, directeur actuariat groupe chez Groupama assurances mutuelles.
De quelle manière l’activité d’assurance est-elle concernée par l'inflation et le niveau de taux ?
Philippe Trainar : Il y a certes une incertitude sur...