Si des ajustements ont été réalisés dans la rédaction des polices cyber, notamment par rapport aux clauses d’exclusion, la notion d’aggravation du risque consécutive au recours massif au télétravail tend les débats à l’heure des renouvellements. En toile de fond, les assureurs réajustent leur politique de souscription et leur appétit au risque sur cette ligne.
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105 millions d’euros (1) ! C’est le total des primes payées par les entreprises françaises pour se couvrir en cyber en 2019, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport à 2018. Le premier semestre 2020 a confirmé cette dynamique, avec une demande à la hausse des entreprises pour ces polices spécifiques, ce que corrobore Jean Bayon de La Tour, Head of Cyber Risk Europe continentale chez Marsh : « La croissance des souscriptions des polices a été très importante lors du premier semestre 2020. Les entreprises, grandes et petites, réalisent leurs dépendances à l’informatique. »
Conséquence du développement des portefeuilles, les assureurs enregistrent de plus en plus de sinistres d’intensité. De fait, les tarifs augmentent, les appétits de souscription s’affinent, de même que la sélection des risques. Sur ce point, Jean-Philippe Pagès, directeur de Bessé industries & services, souligne que « les exigences des assureurs sur le niveau de maturité attendu des entreprises en matière de cyber sécurité se renforcent, avec des analyses plus poussées sur l’appréciation des profils de risque ».
Ceci se traduit par une plus grande rigueur dans la rédaction des contrats, notamment sur les exclusions, comme le confirme Jean Bayon de La Tour : « Depuis près de dix ans, nous travaillons avec les assureurs sur l’adaptation et la rédaction des contrats, par exemple, pour spécifier notamment les contours de certaines exclusions comme l’acte de guerre ou les actions terroristes. Grâce à ce travail, le cyber est désormais une ligne qui fonctionne, dans la mesure où 99 % des sinistres sont indemnisés. »