Créée en 2014 par la loi « Hamon », l’action de groupe à la française n’a pas rencontré le succès escompté. Face à la faiblesse du dispositif, les députés ont profité de la transposition de la directive européenne de novembre 2020 sur les actions représentatives pour le réformer en adoptant la proposition de loi n°87 relative au régime juridique des actions de groupe. Le but est de promouvoir l’action de groupe en France, simplifier son accès, réduire les délais de jugement et assurer une meilleure indemnisation des victimes. Ce nouveau régime devrait ainsi entraîner une hausse notable du nombre d’actions de groupe et, par voie de conséquence, impacter la sinistralité des polices d’assurance couvrant la responsabilité civile des personnes physiques ou morales mises en cause.
Créée en 2014 par la loi « Hamon » n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation, l’action de groupe à la française n’a finalement pas connu le succès escompté (1). Sur les trente-deux actions de groupe initiées depuis sa création, tous secteurs confondus, seulement six ont abouti depuis 2014 (2). Face à ce faible succès, l’Assemblée nationale a profité de la nécessaire transposition de la directive européenne 2020/1828 du 25 novembre 2020 relative aux actions représentatives (3) pour reformer le régime juridique de l’action de groupe par l’adoption le 8 mars 2023 d’une proposition de loi n°87 relative au régime juridique des actions de groupe.
Rappelons que l’action de groupe permet à un demandeur – désigné pour le compte de plusieurs personnes physiques ou morales, placées dans une situation similaire, subissant des dommages ayant pour cause commune un même manquement à ses obligations légales ou contractuelles commis par toute personne agissant dans l’exercice ou à l’occasion de son activité professionnelle, par toute personne morale de droit public ou par tout organisme de droit privé chargé de la gestion d’un service public – d’obtenir soit la cessation du manquement, soit la réparation des préjudices, quelle qu’en soit la nature, subis du fait de ce manquement, soit la satisfaction de ces deux prétentions (4). Initialement cantonnée au secteur de la consommation, l’action de groupe a été étendue en 2016 aux litiges de santé (5), d’environnement, de protection des données personnelles et de discriminations au travail (6), puis en 2018 (7), en matière de location immobilière.