Alors que l’aléa climatique s’accroît et qu’il est en mesure de déstabiliser et affaiblir le régime Cat Nat, les assureurs et les réassureurs ont tout intérêt à miser sur la prévention, en s’appuyant sur la mutualisation mais aussi sur la proximité autorisée par les réseaux d’agences.
« D’ici à 2050, le coût des dommages liés au climat pourrait augmenter de 50 % », annonçait le 2 avril 2024 Christophe Béchu, alors ministre de la Transition écologique, lors de la remise du rapport de mission sur l’assurabilité des risques climatiques. Une crainte partagée depuis longtemps par les assureurs qui font vivre le régime Cat Nat, mis en place en 1982, dans lequel l’État intervient et supporte le coût des sinistres climatiques par un dispositif de réassurance. Fondé sur un mécanisme de solidarité nationale, il permet de mieux absorber le coût des sinistres.
L’intérêt du modèle français est de contenir les primes d’assurance et de faire en sorte que la couverture du risque reste accessible. La présence de l’État agit comme un vecteur rassurant auprès des individus et peut les inciter à souscrire. A contrario en Allemagne, où le coût du risque est supporté uniquement par les assureurs, les particuliers souscrivent peu à cette garantie car elle est jugée onéreuse. L’État allemand intervient toujours en dernier recours, ce qui n’incite pas les concernés à se protéger.
Aujourd’hui, le régime Cat Nat permet de répondre à une majeure partie des sinistres. Néanmoins, il s’agit d’un mécanisme financier dont la pérennité est mise à rude épreuve : avec l’accroissement prévu des sinistres, les primes des assureurs, qui financent la Caisse centrale de réassurance (intervenant pour l’État), augmenteront, ce qui entraînera un coût plus lourd à supporter pour les assurés....