Face au train des réformes touchant les complémentaires santé, Thierry Beaudet, président de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF), met en avant la résilience des mutuelles et leur « dividende social » mais déplore un certain dogmatisme du gouvernement.
journaliste
Invité par l’Association nationale des journalistes de l’assurance (Anja), Thierry Beaudet, président de la Mutualité, s’est exprimé sur la réforme de la CMU-C et de l’ACS consistant à fusionner les deux dispositifs qui sera effective en novembre. Il a pointé le travail important exigé des complémentaires alors que plus d’un tiers des potentiels bénéficiaires du dispositif n’y ont pas recours ; l’accompagnement requiert 40 € par an et par bénéficiaire selon la FNMF. A ce stade, le gouvernement envisage de rémunérer les complémentaires prêtes à s’y engager de seulement 32 € en 2020, 30 € en 2021, puis 28 € (avec indexation sur les prix) à partir de 2022 pour la CMU-C contributive et de ne pas rémunérer la gestion de la CMU-C classique : « C’est quasiment une taxe supplémentaire qui ne dit pas son nom. Les mutuelles qui souhaitent rester dans le dispositif vont s’y engager résolument mais risquent de le faire à perte. Si elles ne prenaient pas part à la CMU-C contributive, elles passeraient à côté de leur raison d’être », a-t-il énoncé, fataliste. Le président de la FNMF a invité les mutuelles impliquées à chiffrer le manque à gagner avec l’objectif d’obtenir une revalorisation auprès du gouvernement ou, pour le moins, mettre en exergue l’engagement social des mutuelles. En outre, les règles drastiques des contrats de sortie (intervenant en cas d’augmentation des revenus d’un bénéficiaire de l’ACS qui l’oblige à y renoncer) engendrent un déficit d’une centaine d’euros par personne, assumé par la mutuelle gestionnaire. Il se pourrait toutefois que la rémunération des contrats de sortie soit revalorisée dans le prochain PLFSS.