La directive a mis en lumière un phénomène particulier pour les assureurs vie : les engagements d'assurance n'ont pas la même valeur selon le portefeuille d'actifs auxquels ils sont adossés.
associé responsable du pôle vie d'Actuaris
Au-delà de la simple composition du portefeuille, c'est la politique de gestion financière dans son ensemble qui influe sur le montant du best estimate, notamment la politique de réallocation, la distribution en duration et la répartition entre les différentes classes d'actifs. Ce constat appelle un certain nombre de remarques concernant les orientations techniques à prévoir, dans le cadre de Solvabilité II, pour le pilotage d'un organisme assureur.
Répartition
La répartition a un impact fort du fait des mécanismes à la fois financiers et comptables différents de chacune des classes d'actifs. Si les calculs relatifs à Solvabilité II doivent être réalisés en univers risque neutre (chaque classe d'actifs dispose de la même espérance de rendement), le mode de comptabilisation des produits financiers n'en demeure pas moins différent (réalisation des plus-values actions, coupons, dividendes, réserve de capitalisation...). Ainsi, la détention d'un portefeuille majoritairement orienté en actions permet à l'assureur de ne pas nécessairement dégager des plus-values qu'il n'a pas obligation de distribuer. A l'inverse, un portefeuille principalement obligataire paie des coupons que l'assureur devra redistribuer.
Politique de réallocation
La politique de réallocation a également un rôle à jouer dans la chronique de participation aux bénéfices futurs incorporés aux provisions. En environnement stochastique, les choix de réallocation entre les différentes classes d'actifs ont un impact fort sur la réalisation des plus ou...