Chef de produit digital, Quadient
Si l’arrivée tonitruante de start-up sur le marché a fait trembler les grands groupes, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Les levées de fonds de la plus grosse AssurTech française, Alan, se chiffrent à 23 M€ - un montant impressionnant dans l’absolu, mais qui reste encore faible par rapport à des secteurs comme la FinTech ou la BioTech. Et si la jeune pousse s’assure déjà un chiffre d’affaire confortable de 20 M€ après trois ans d’exercice, ce n’est rien à côté des dizaines de milliards générés par les grands groupes. L’émergence des AssurTech est bien là, mais loin d’être une concurrence menaçante pour les assureurs.
Pourtant, ces nouveaux acteurs de l’assurance font passer les piliers historiques du marché pour des dinosaures. Les grands groupes d’assurance sont-ils encore si peu modernes qu’on l’imagine ? Pas sûr. Les grandes entreprises ont toujours eu du mal à opérer leur transformation : l’inertie qui leur est propre freine leur capacité d’adaptation à une société qui, elle, voit ses exigences évoluer de plus en plus vite. Néanmoins, cela ne veut pas dire que la digitalisation n’a pas été amorcée. Mais face à des start-up qui se disputent le marché en proposant des produits de niche comme des assurances automobiles au kilomètre parcouru, avec une immédiateté et une flexibilité extrêmement forte, les processus des groupes traditionnels, plus longs et moins digitaux, font pâle figure et posent finalement moins un enjeu de compétitivité que d’image.
Assureurs : pourquoi se digitaliser ?
Se digitaliser,...