Abonnés

Construction

De l’accessoire dans le cadre de l’assurance obligatoire

Publié le 30 mars 2021 à 8h00

Daria Belovetskaya

L’assurance construction obligatoire connaît des dérogations listées dans l’article L.243-1-1 du Code des assurances. Ces dérogations amèneront les maîtres d’ouvrage et les professionnels de la construction à s’interroger sur la définition d’un ouvrage, à déterminer s’il est toujours soumis à l’obligation d’assurance, et à évaluer s’il est accessoire ou non. L’enjeu est de taille, car une série d’ouvrages peut bénéficier d’une dérogation à l’assurance, à condition de ne pas être accessoire à un ouvrage soumis à cette obligation.

Daria Belovetskaya
avocate aux barreaux de Paris et de Saint-Pétersbourg (Russie)

La loi Spinetta du 4 janvier 1978 instaure une double obligation d’assurance. Ainsi, même si le maître d’ouvrage doit souscrire à l’assurance dommages-ouvrage, l’obligation de souscription incombe également au constructeur qui devra souscrireune assurance de responsabilité décennale. Les impératifs de sécurité des opérations et la réparation rapide des dommages incarnent ainsi l’esprit de la loi. L’article L.242-3 du Code des assurances, qui prévoit six mois d’emprisonnement et 75 000 € d’amende faute d’avoir souscrit à l’assurance obligatoire, amènera les maîtres d’ouvrage et les professionnels de la construction à se poser la question : qu’est-ce qu’un ouvrage ? Est-ce que l’ouvrage en question est soumis à l’obligation d’assurance ? Comment interpréter les dérogations à l’assurance ? Par son dernier alinéa, l’article L.243-1-1 du Code des assurances rajoute une dernière couche au raisonnement : la liste d’ouvrages citée en alinéa 2 bénéficiera d’une dérogation à l’assurance, à condition de ne pas être accessoire à un ouvrage soumis à cette contrainte. Une question se rajoute donc à la liste : comment évaluer si l’ouvrage est accessoire ou non ? Et ces questionnements ne sont pas sans intérêt.

Tout d’abord, pour éviter la sanction pénale, il conviendra de pouvoir y apporter une réponse. En outre, la police d’assurance est très encadrée lorsque la souscription est obligatoire. La relation assurantielle s’en trouvera largement impactée. De plus, en fonction de la qualification...

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Marché

Captives : la Place de Paris en quête d’équilibre

Plus de deux ans après le décret qui a donné le top départ des captives à la française, une…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 17/10/2025

Couverture

Vol au Louvre : l’État assume le risque… et cumule les défaillances

La stupéfaction qui entoure le vol en plein jour de huit pièces d’une valeur inestimable le 19…

Louis Guarino La Tribune de l'Assurance 21/10/2025

La tribune d'Arnaud Chneiweiss, Médiateur de l’assurance

Abonnés La montée en puissance des médiations

Les médiations de la consommation prennent une importance croissante en France comme en Europe :…

Arnaud Chneiweiss La Tribune de l'Assurance 27/10/2025

Dans la même rubrique

Abonnés Vers la construction d’un marché européen de l’assurance ?

L’élaboration du règlement FiDA marque une étape décisive dans la construction d’un véritable marché...

Abonnés Le droit à l’assistance pendant l’expertise médicale

Dans un arrêt du 6 novembre 2025, la Cour de cassation refuse d’étendre la « protection médicale » à...

Abonnés Dommage corporel et capitalisation de dépenses de santé futures

Le juge ne peut refuser de réparer un dommage dont il a constaté l'existence en son principe. C’est...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…