Face aux événements climatiques dont le nombre et la durée s'accentuent, il est primordial de mettre en place une organisation efficace du système assurantiel afin d'assurer la résilience des populations. Dans ce domaine, la France dispose d’atouts stratégiques. Revue de détail.
expert énergie climat
Les événements climatiques majeurs se multiplient et touchent de plus en plus les zones tempérées, ce qui facilite la prise de conscience de la réalité du changement climatique au point de provoquer des mouvements citoyens. Pour autant, son impact sur l’économie est encore sous-estimé par la sphère politique. Ainsi, en 2017, Vladimir Poutine se réjouissait des conséquences du réchauffement qui allait « faciliter la navigation et l’exploitation des ressources naturelles de l’Arctique au potentiel économique colossal ». La réalité est toute autre.
Réponse innovante
Depuis quelques années, le réchauffement climatique pèse de plus en plus sur le bilan des assureurs. Pour limiter cet impact et améliorer leurs couvertures climatiques, ceux-ci utilisent des instruments de marché appelés Insurance-linked securities (ILS) qui visent à couvrir le risque de perte auprès de fonds privés. Vus comme une réponse innovante au risque climatique, les ILS connaissent une envolée de leurs émissions depuis 2015 mais leur intervention risque d’être corrigée par la force des dégâts climatiques. En effet, l’incendie prend des proportions inquiétantes ! Les catastrophes naturelles ont engendré plus de 245 Md$ de dégâts en 2017 (1), montant annuel en croissance de 150 % sur une décennie et multiplié par quinze depuis la signature du protocole de Rio en 1973. Sur ce montant, les deux tiers sont dus aux problèmes climatiques et la moitié aux inondations. La conséquence pour les fonds ILS a été directe avec, selon la société de conseil Artemis, plus de 200 Md$ (2) de pertes au cours des dix-huit derniers mois.