Abonnés

Jurisprudence

Construction : conséquences en droit du non-respect des règles parasismiques

Publié le 29 octobre 2019 à 8h00

Christine Maran

La non-conformité aux normes parasismiques constitue un désordre de nature décennale dès lors que les travaux de rénovation entrepris avaient pour objet des modifications importantes sur la structure du bâtiment existant. C’est ce que vient de préciser la Cour de cassation dans un arrêt du 19 septembre 2019.

Christine Maran
Avocate, Trillat & associés

Les faits

En 2006, une société civile immobilière C. H. (ci-après dénommée la « SCI ») a entrepris la rénovation immobilière d’une ferme pour la transformer en appartements destinés à la location. La SCI, maître de l’ouvrage, a confié :

La réception tacite des travaux de terrassement, maçonnerie, béton armé entre la SCI et la société C a eu lieu le 2 février 2007. Quant aux travaux de charpente et couverture, ils ont été réceptionnés le 25 janvier 2008.

Les travaux (maçonnerie et charpente) ont certes été exécutés de façon traditionnelle, mais sans respect des normes parasismiques. Le maître de l’ouvrage s’est plaint de la non-conformité de l’immeuble ainsi rénové aux normes parasismiques, de sorte que la SCI a assigné les sociétés C et Pegorier en référé pour obtenir la désignation d’un expert judiciaire.

Aux termes de son rapport du 12 décembre 2009, l’expert judiciaire conclut à l’applicabilité des normes parasismiques, lesquelles sont d’ordre public.

L’expert judiciaire a constaté que les travaux réalisés par les entreprises de maçonnerie–gros œuvre et de charpente, à savoir :

ne respectaient pas les normes parasismiques et notamment les normes PS MI89 révisées 92 qui ont vocation à s’appliquer à des habitations individuelles.

Les sociétés C et Pegorier et leurs assureurs respectifs ont été condamnés tant en première instance qu’en appel à payer à la SCI, maître de l’ouvrage, la somme de 35 000 € à titre de provision, à valoir sur les travaux de mise en conformité aux normes parasismiques sur le fondement de la responsabilité décennale des constructeurs de l’article 1792 du Code civil.

Les compagnies Maaf et Gan, considérant que les travaux réalisés par leurs assurées n’étaient pas soumis au respect des normes parasismiques, et ce notamment, parce qu’ils ne portaient pas sur le remplacement total des planchers en superstructure, ont formé un pourvoi en cassation pour défaut de base légale au regard de l’article 1792 du Code civil.

Dépêches

Chargement en cours...

Les articles les plus lus

Etat-major

Abonnés WTW en France

La filiale française du courtier américain WTW entend s’appuyer sur son implantation unique sur le…

Louis Johen La Tribune de l'Assurance 20/11/2024

Régime prudentiel

Abonnés Solvabilité II : le régime prudentiel fait peau neuve

Après plusieurs années de négociations, la révision de la directive Solvabilité II a abouti à un…

BM&A La Tribune de l'Assurance 12/11/2024

Rédaction des polices

Abonnés Les clauses d’exclusion sous contrôle

L’ACPR a relevé de nombreuses irrégularités relatives aux clauses d’exclusion de garantie des…

Mehdi ElAouni La Tribune de l'Assurance 02/12/2024

Dans la même rubrique

Abonnés Quand l’acquéreur doit supporter les errements du promoteur-maître d’ouvrage

La Cour de cassation vient de rendre deux arrêts concernant la responsabilité des constructeurs et...

Abonnés Les Français, l’écologie et le rôle des assureurs

Les Français se disent de plus en plus conscients des risques environnementaux. Si 81% d’entre eux...

Abonnés Perspectives 2025 de la transformation de l'assurance

L’assurance en France continue de se transformer à la lumière des incertitudes globales et des...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…