À l’ère de l’hyperpersonnalisation, le « Pay as » semble être la suite logique pour l’assurance. Cependant, ce modèle arrivera-t-il à percer sur un marché français frileux en matière d’exploitation des données personnelles, et où la mutualisation du risque est solidement ancrée ?
Mécanisme d’adaptation de la tarification des produits d’assurance en fonction du comportement de l’assuré, le « Pay as » n’est pas un concept tout à fait nouveau, sa genèse remonte à plusieurs années dans l’assurance auto. Pourtant, peu d’assureurs se sont saisis de cet outil, si bien qu’on en vient à se demander ce que devient ce concept et s’il a bel et bien une réalité business. L’accélération autour des appareils connectés et du partage de données pourrait toutefois le remettre au goût du jour et créer des opportunités pour des assureurs plus que jamais en quête de personnalisation (68 % de clients souhaitent davantage d’offres spécifiques de la part des assureurs) (1). Mais les enjeux n’en restent pas moins complexes, notamment lorsqu’on adresse les données de santé…
Le « Pay as » dans l’assurance auto : la genèse d’un concept que l’on pensait oublié
La première apparition d’un concept de « Pay as » remonte à la création de l’assurance kilométrique : la prime est adaptée au nombre de kilomètres parcourus. Le « Pay as you drive », bien connu aujourd’hui, y a par la suite ajouté une dimension comportementale et préventive, in fine plus proche d’un « Pay how » : la tarification de l’assurance auto s’adapte en fonction du comportement de conduite de l’assuré. Le « Pay as » permet ici de proposer une alternative aux conducteurs qui seraient soumis à des primes plus élevées, par exemple les jeunes conducteurs, mais également de faire de la prévention et de diminuer le risque de sinistre. C’est par exemple ce qu’a mis en place Direct assurance (2) avec le...