L’intensification du changement climatique malmène le système d’indemnisation des risques naturels pourtant robuste en France car reposant sur un partenariat public-privé. Les rapports se multiplient et les réunions de concertation se succèdent. Réforme ou toilettage ? Les arbitrages de l’État se font attendre depuis deux ans.
MD Report
Sécheresse, crue torrentielle, tempête, grêle et mouvement de terrain… La France est un des pays d’Europe les plus touchés par les catastrophes naturelles, comme en atteste la succession d’événements d’ampleur ces dernières années. Le recensement des événements naturels classés « très graves » depuis 1900, réalisé par l’International Disaster Database de l’Institut de Louvain, nous place au deuxième rang des pays européens les plus exposés derrière l’Allemagne et devant l’Italie. Ainsi, un Français sur quatre est exposé à un risque d’inondation, tandis que la sécheresse et ses dommages diffus sur les constructions concernent la majorité du territoire national. Quant aux risques de submersion marine, ils menacent 20 % des 7 000 km de côtes de notre littoral métropolitain.
Exposition croissante de la France
Selon la Fédération française de l’assurance (FFA), les indemnisations de sinistres liés à des aléas naturels en France ne cessent d’augmenter en euro constant. « Le montant annuel, qui était de 1,2 Md€ dans les années 1990, puis de 2 Md€ dans les années 2000, se situe aujourd’hui à 2,7 Md€ », précise Stéphane Pénet, directeur des assurances de dommages et de responsabilité de la FFA. Une tendance qui n’est pas près de s’arrêter. La fédération a publié, en partenariat avec le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, une étude (1) sur l’impact du changement climatique à horizon 2040. « La sinistralité des risques naturels pourrait doubler à cette échéance. Un tiers de cette augmentation serait...