Trentenaires, Mathieu Deldicque, directeur des collections du musée Condé au château de Chantilly et Grégoire Hallé, directeur du musée des beaux-arts de Draguignan, expliquent les évolutions de leur métier et leur ouverture aux contraintes techniques du métier et aux prestataires privés. « Le métier de conservateur a beaucoup changé, pour de multiples raisons, souffle Mathieu Deldicque. Alors qu’on nous imagine plongés toute la journée dans nos réserves à faire des recherches, les conservateurs sont devenus, dans un contexte économique peu favorable, des gestionnaires de projets. Je dois avoir une approche plus décomplexée des parties techniques comme aller chercher du mécénat ou approcher les assureurs. Je n’ai pas eu de formation spécifique sur les assurances des œuvres d’art, mais j’ai tout appris sur le tas. Pour moi, l’assurance coule de source dans un musée. Je ne sais si je suis une exception ou si c’est la règle chez les jeunes conservateurs. Ici, au château de Chantilly tout est assuré. »
De son côté, Grégoire Hallé remarque que « le renouvellement des générations, la nature de la formation des conservateurs et agents de musées ainsi que la nature des candidats, de plus en plus souvent issus d’Essec ou Sciences Po, font que la vision du métier est aujourd’hui plus globale. En outre, les places de conservateurs se sont raréfiées, au profit de postes de direction en lien avec les services supports et administratifs de la collectivité territoriale de tutelle. On nous...