Réputation entachée, contrefaçon ou réglementation environnementale plus stricte... L'industrie du luxe doit sans cesse faire face à davantage d'aléas. Bien que certains groupes supportent eux-mêmes une partie de leurs risques, les assureurs se bousculent à leurs portes. Enquête sur les dessous assurantiels des grandes maisons.
journaliste
Secteur atypique, convoité, inaccessible et symbole de la perfection à la française, le luxe est surtout devenu un marché générateur de profits colossaux dans un contexte économique morose. Selon la dernière étude réalisée par l'association professionnelle Bain & Company, l'industrie des produits de luxe a engendré un chiffre d'affaires de 223 Md€ en 2014, en progression de 7,3 % par an en moyenne depuis 20 ans (voir graphique p. 11). Dans cet environnement, ce sont évidemment les grandes maisons, aux racines très souvent hexagonales - parmi les 75 plus grands groupes du secteur, 11 sont français -, qui se taillent la part du lion. En France, d'après le cabinet Deloitte, le marché du luxe pesait ainsi près de 40 Md€ en 2013.
Une manne gérée de main de maître par quelques mastodontes, des groupes tentaculaires composés d'innombrables filiales, comme Kering (Gucci, Saint-Laurent, Balenciaga, Boucheron, etc.), LVMH (Moët & Chandon, Dom Pérignon, Ruinart, Hennessy, Louis Vuitton, Kenzo, Fendi, Guerlain, Givenchy, Chaumet, Bulgari, De Beers, Sephora... ) ou encore le sellier Hermès, et qui contrôlent un terrain de jeu immense. Car cette vaste industrie est dotée de nombreux secteurs d'activités : parfums, cosmétiques, prêt-à-porter, bijoux, maroquinerie ou encore joaillerie, horlogerie. Ajoutez à cela l'hôtellerie, les vins et spiritueux, mais aussi le yachting et l'aviation. Autant de sous-secteurs particuliers qui rendent cette industrie hors normes. « Le secteur du luxe est...