Pour faire face aux nouvelles formes de mobilité, les assureurs s'associent de plus en plus à l'économie du partage, et nourrissent l'espoir d'être les mieux positionnés si le marché explose.
chef de rubrique
Axa et BlaBlaCar, Allianz et Uber, Generali et OuiCar. Pas moins de trois partenariats emblématiques ont eu lieu sur le premier semestre de l'année. Et une société a été créée par la Maif pour le financement de l'innovation, du digital et de l'économie collaborative (voir encadré ci-contre), alors que l'assureur militant avait investi plusieurs millions d'euros ces derniers mois dans des start-up comme OuiShare, Koolicar ou GuestToGuest. De quoi se convaincre, s'il le fallait, que les assureurs sont bel et bien intéressés par le mouvement émergent de l'économie collaborative et sont conscients que le modèle actuel de l'assurance automobile ne sera plus le même demain. Si le marché mondial représente en 2014 15 Md$, le cabinet d'audit et de conseil PwC estime qu'il atteindra 335 Md$ d'ici à 2025.
Depuis quelques années, les usages en matière d'automobile évoluent. Un usage de type flottes se développe. Les initiatives d'autopartage se multiplient, qu'elles soient entre voisins, amis ou groupes affinitaires, sur Internet ou via des sociétés qui gèrent la relation loueur locataire. Le phénomène pourrait bien s'ancrer dans le mode de vie des Français. « L'assurance traditionnelle, c'est la couverture d'un bien. Aujourd'hui, il faut trouver des solutions nouvelles en matière d'usages », indique Pascal Demurger, directeur groupe de la Maif et président du Gema. Et, à l'instar de la Maif, qui a mis en avant sa plate-forme de partage entre sociétaires baptisée Maif social club, ces solutions d'assurance commencent à s'installer dans la stratégie des assureurs qui prennent conscience qu'il faut se positionner sur ce segment, aujourd'hui émergent, mais demain peut être explosif.