L'année 2011 a connu une multiplication des sinistres sous formes d'impayés ou de destructions d'actifs à l'étranger. Les points de tensions restant nombreux, les entreprises exportatrices revoient leurs programmes, et les assureurs spécialisés rehaussent leurs tarifs.
Rien de tel que d'évoquer le concept de "fin de l'Histoire" pour dérider un expert de l'assurance export ! Immédiatement, la machine à sarcasmes se met en branle... Car à entendre les spécialistes du risque politique, 2011 a invalidé pour très longtemps cette théorie de l'universitaire américain Francis Fukuyama, échafaudée à la chute du Mur de Berlin, et prédisant le triomphe du modèle démocratique occidental. Et donc, la fin des conflits...
Ainsi, Xavier Monsaingeon, le DG de Platus, la filiale dédiée de Verspieren, évoque « une année très intéressante au sens anglais du terme ». Tous avouent leur incrédulité face au film des événements de ce cru. « Personne n'avait prévu le Printemps arabe, sauf ceux qui suivaient de près l'évolution du cours des céréales, suite à l'embargo russe sur ses exportations après les incendies de l'été 2010 ayant ravagé les récoltes. Quelques mois plus tard, les pénuries se multipliaient au sud du bassin méditerranéen », se souvient un grand courtier de la place. « Qui aurait imaginé que l'Union européenne passerait au bord de l'implosion ? », renchérit un souscripteur.
Mais ce tourbillon d'événements majeurs a paradoxalement profité aux métiers des garanties exports et des financements structurés, comme l'explique Arnaud Froideval, responsable du département risques politiques d'Aon France : « Cela a renforcé d'autant l'intérêt de nos clients pour ce type de produits. » A tel point que, d'une année sur l'autre, les capacités mobilisables pour le...