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La tension est palpable chez les assureurs construction. Alors que le secteur du bâtiment subit de plein fouet la crise économique, l'entrée en vigueur, il y a tout juste un an, de la réglementation thermique 2012, vient compliquer les choses tant pour les professionnels du secteur que pour leurs assureurs. Applicable aux bâtiments neufs dont les permis de construire ont été déposés depuis le 1er janvier 2013, la RT 2012 prévoit que les constructions nouvelles doivent limiter leur consommation énergétique à 50 kWh/m2/an. C'est trois fois moins que la réglementation thermique 2005, qui prévoyait une limite à 150 kWh/m2/an. Mais entre la RT 2005 et la RT 2012, il n'y a pas qu'une évolution des seuils.
« La RT 2005 ne se prononçait pas sur la performance énergétique d'un bâtiment ; seules les caractéristiques de certains matériaux étaient imposées en vue de la performance du bâtiment, explique Pierre Esparbès, directeur général délégué de la SMABTP. Avec la RT 2012, c'est bien la performance globale du bâtiment qui est prise en compte. Elle doit faire l'objet de mesures via un logiciel qui calcule les performances théoriques de l'ouvrage. » Outre les difficultés naissantes quant au calcul même de cette performance, les constructeurs sont en quelque sorte passés d'une obligation de moyen à une obligation de résultat. Louable sur le principe, la RT 2012 ne les enchante pourtant pas. Comme le remarque Claude Delahaye, directeur du pôle construction, immobilier et développement...