Cela fait plus de dix ans que l’on parle du potentiel du marché de la retraite supplémentaire d’entreprise. Pensez-vous que la loi Macron puisse enfin faire bouger les lignes ?
Cette loi témoigne d’une vraie dynamique. S’il est encore trop tôt pour observer un changement de comportement des entreprises comme des salariés, l’entrée en vigueur de ces mesures intervient au moment même où les entreprises tendent à réfléchir de façon plus poussée à la couverture retraite de leurs salariés et à des politiques en la matière plus efficaces, responsables, attractives. Mais ce mouvement de fond se heurte à un problème toujours aussi prégnant : celui de parvenir à faire valoir une offre d'épargne retraite auprès de PME/ETI souvent perdues face à des changements réglementaires et fiscaux incessants, qui sont soumises à des contraintes budgétaires fortes, et qui ont déjà été mobilisées sur leur mutuelle santé et ne font pas forcément encore de la retraite une priorité de leur politique sociale.
Comment peut-on résoudre cette équation ?
Face à la complexité des offres, les entreprises ont besoin de conseil, de suivi, de pédagogie. Cela soulève, pour le segment des PME, la question du coût de la distribution. Elle se pose avec d’autant plus d’acuité pour les assureurs traditionnels qu’ils doivent composer avec la présence historique des grands réseaux bancaires qui ont pris de l’avance sur l’enjeu fondamental de la tenue de compte. Ceci étant dit, nous pensons que le conseil indépendant a vraiment un rôle important à jouer auprès des moyennes et grandes entreprises et de leurs salariés, notamment en intervenant en tant que conseiller en investissement financier (CIF). C’est ce que nous faisons en mobilisant nos équipes en ingénierie financière, car nous sommes convaincus que la retraite est un marché d’avenir.