Comment avez-vous vu évoluer le risque de stockage de marchandises dangereuses ces dernières années ?
La principale évolution constatée sur le risque de stockage consiste à ne plus apprécier un risque uniquement de l’intérieur du site, mais à prendre aussi en compte son environnement extérieur. Et la principale vulnérabilité pour les entreprises est le surstockage, susceptible de modifier l’exposition aux risques. Nous pouvons avoir une bonne visibilité sur ce qui entre et sort d’un entrepôt sans réaliser qu’on dépasse en stockage le seuil d’acceptabilité.
C’est-à-dire ?
Certains produits sont très dangereux et identifiés comme tels à partir d’un certain seuil de stock, c’est le cas des produits en spray contenant 95 % de butane et 5 % de produits, et qui, selon la quantité présente en stock, nécessiteront, sur site, soit des aménagements, tels qu’un mur anti-déflagration ou un bassin de rétention d’eau, soit le transfert d’une partie du stock vers un entrepôt tiers. Et si le risque zéro n’existe pas, les entreprises ont la main sur un levier : limiter au maximum les quantités stockées.
Les entreprises ont-elles pleinement conscience du risque ?
Différents événements déclencheurs en matière de stockage ou de concentration de matières dangereuses – les explosions sur le site AZF, sur le port de Tianjin ou à Beyrouth ainsi que l’incendie de Lubrizol – ont poussé les entreprises à prendre en compte l’évolution constante du risque et, si nous ne pouvons pas tout prévoir, la nécessité d’avoir une démarche continue d’analyse et de prévention des risques. L’analyse de risques se fait également davantage en amont, voire en associant les assureurs dès la construction d’un nouveau site ou lors de la sélection d’un nouveau partenaire logistique.