Quel est votre regard sur les statistiques délivrées par l’IUMI ?
Elles semblent montrer un certain optimisme alors même que le marché que nous pratiquons en tant que courtier n’est pas en ligne avec ce constat. Il est possible que ce décalage soit en partie temporel puisqu’il s’agit des chiffres 2019 mais on observe aussi un phénomène international de dilution. En effet, même s’il y a une dizaine d’années les assureurs continentaux étaient les seuls capables d’assurer les grands risques maritimes, le volume des risques et des primes s’est depuis déplacé en Asie et en Amérique du Sud où les nouveaux assureurs captent la grande majorité de leurs risques domestiques. En témoigne la montée en puissance du marché de Singapour qui n’existait tout simplement pas il y a dix ans et qui dispose d’une flotte domestique nombreuse grâce à des avantages fiscaux. Or, ces marchés, qui prennent de plus en plus d’importance, ont un historique plus court que les marchés traditionnels, si on parle de l’assurance des corps de navires, et donc une vision plus optimiste.
Avez-vous des placements sur ces marchés émergents ?
Oui, car si nous continuons à placer nos risques en priorité sur les marchés historiques (français, londonien, continental et nordique) en raison de la technicité requise, nous sommes clairement en recherche de capacités sur des risques complexes car nos interlocuteurs historiques cherchent à prendre des parts moins importantes pour conserver moins d’implication en cas de sinistre. Nous avons des placements en co-assurance en Asie pour un armement français, par exemple.
Comment se place le marché français dans ce contexte ?
Sa part ne s’érode pas...