Quel est le retour des risk managers sur ces renouvellements ?
Le message est très clair : c’est le renouvellement le plus dur depuis dix-huit ans et j’ai reçu toutes les semaines, en décembre, des messages de mes confrères qui se confiaient sur l’âpreté des négociations. Or, on ne peut pas faire fi de l’inquiétude généralisée des assurés pour les mois à venir.
Etaient-ils préparés à cette tension ?
Les ingrédients de la crise étaient réunis depuis deux ans donc, même si on a rarement envie de voir les difficultés qui s’annoncent, cela n’a pas été une surprise. Mais on avait l’espoir de voir des assureurs baisser des franchises en considérant, par exemple, un risque bien tenu. Nous avons aussi un tissu d’acteurs mutualistes sur le marché français qui a apporté une capacité d’absorption supplémentaire par rapport à d’autres marchés internationaux. Aujourd’hui, toutefois, le redressement est généralisé et les mutualistes sont également amenés à durcir leurs positions. Les hausses tarifaires pour le marché dans son ensemble évoluent entre 50 et 120 % voire 300 %. Elles sont donc également plus fortes que ce que nous anticipions au mois de septembre.
Comment anticipez-vous les mois à venir ?
J’étais assureur lors du dernier cycle haussier et ce que j’ai appris à ce moment-là c’est qu’il fallait faire attention à ne pas laisser un goût trop amer à nos interlocuteurs pour préparer la suite. Sachant que la situation est encore plus aiguë cette fois-ci avec une forte diminution de l’appétit au risque. Et même s’il y a plus d’acteurs sur le marché des grands risques qu’au début des années 2000, nous observons un phénomène de concentration chez les assureurs comme chez les courtiers.