Malgré la baisse de la sinistralité de 19 % en 2020, les cotisations n’ont pas baissé en 2021, comment l’expliquez-vous ?
La baisse de sinistralité en assurance auto, évaluée à 1,2 Md€ sur 2020, est une conséquence directe de la crise sanitaire. Dans le même temps, cette crise a impacté négativement plusieurs autres branches d’activité dont la charge de sinistres a significativement augmenté en 2020, comme en dommages aux biens des professionnels à hauteur de 2,8 Md€ ou en prévoyance pour un montant de 1 Md€. Il est important de rappeler que le propre de l’assureur consiste à mutualiser les risques qu’il a souscrits. D’ailleurs, c’est bien cette diversification qui permet à certaines branches, dont les ratios de sinistralité sont déséquilibrés par des événements exceptionnels, de continuer à garantir les assurés, comme en assurance multirisque climatique sur récoltes ces dernières années. L’impact de la crise sanitaire est global, il ne faut pas se tromper de focale. Au-delà de la fréquence, il convient également d’évoquer le coût moyen des sinistres automobiles qui suit une trajectoire inflationniste depuis des années. Sur la partie matérielle, il a augmenté de 6,7 % en 2020, notamment en raison du coût des pièces de rechange en hausse de 8,1 % sur un an et de l’application d’un « forfait Covid ». En dommage corporel, le coût moyen connaît une dynamique depuis plusieurs années déjà. Depuis 2010, il affiche une progression de 5,7 % en moyenne chaque année. Au niveau de la branche automobile, l’évolution des cotisations tient compte de l’impact global de la crise sanitaire ainsi que des tendances inflationnistes en matière d’indemnisation.