Quelle est la situation du marché français de la réassurance agricole ?
Les résultats de cette branche ne sont pas aussi bons qu’ils pourraient l’être. Les grands acteurs sont tous couverts par le marché de la réassurance privée. Les capacités mises en jeu, entre 750 et 800 M€, sont loin des capacités déployées dans les principaux marchés agricoles (Inde, Chine, États-Unis) qui achètent aux alentours de 5 Md€ de capacités. En France, nous n’avons pas de problème de capacités. Et ce constat est inchangé, même après 2016, 2017 et 2018 qui ont pourtant été trois années difficiles. Cette tendance surcapacitaire induit d’ailleurs une baisse des taux de réassurance depuis une dizaine d’années, à garantie équivalente.
Si les capacités sont là et les tarifs à la baisse, pourquoi les assureurs primaires poussent-ils à la création d’un pool (ré)assureurs privés-État via la CCR ?
Certains acteurs du marché proposent de mettre en place une solution publique-privée un peu à l’image du Gareat (Gestion de l’assurance et de la réassurance des risques attentats et actes de terrorisme) avec trois étages : les assureurs, les réassureurs et l’État via la CCR, en tant que réassureur de dernier recours. Ainsi, si un jour le marché venait à manquer de capacités ou que la sinistralité devait augmenter de manière imprévisible, la CCR pourrait intervenir. L’idée n’est pas de moins se reposer sur la réassurance mais de mutualiser et généraliser l’achat de solutions d’assurance agricole pour rendre le secteur plus résilient. L’Apref n’est pas opposée à un partenariat public-privé. Ceci étant dit, nous sommes encore bien loin, en France, des 5 Md€ proposés ailleurs et les réassureurs privés sont en mesure de répondre à ces besoins.
L’Apref est donc prête à travailler à la création d’un pool ?
À...