Déjà entamé sur certaines branches en 2019, le retournement à la hausse du risque d’entreprise s’est brusquement accéléré des suites de la Covid-19. Pour autant, les courtiers tentent de sauver les apparences et d’atténuer les effets de cette inflation tarifaire pour leurs clients.
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Tensions ! Alors que la séquence des renouvellements du 1er janvier bat son plein, assureurs, courtiers et clients sont sur le pont. Le tout sur fond d’incertitudes sanitaires et économiques, comme le souligne le DG d’un cabinet de courtage : « J’ai le sentiment que tout le monde est pris de court. Les hausses proposées par les assureurs sont significatives, et la campagne de renouvellement est menée dans un laps de temps assez réduit. » D’autant que la plupart des clients, comme beaucoup de souscripteurs, n’ont jamais exercé dans des conditions de hard market.
Outre des résultats techniques en berne, l’exercice en cours a plombé durablement les produits financiers. Conséquence, les assureurs réduisent de fait les capacités et augmentent sensiblement les primes (de 10 à 1 000 %), toutes branches confondues. Échaudés par le nombre croissant de contentieux sur les pertes d’exploitation, les porteurs de risques passent au peigne fin leurs portefeuilles et réécrivent les wordings des garanties, notamment en pertes d’exploitation et en cyber, ce qui conduit souvent à des divergences. « Dans les programmes de co-assurance, c’est excessivement difficile d’obtenir un consensus du tour de table sur la clause Covid-19, voire la clause d’exclusion cyber, pour éliminer les silent covers. Les allers-retours autour de ces clauses s’éternisent. On en vient à souhaiter l’existence d’une clause de marché sur ce point-là, comme cela existe sur le marché des Lloyd’s », souligne François Leduc, DG de Verpieren.