Les récentes perturbations et arrêts de lignes de production mettent en lumière les risques de la sous-traitance en cascade. Si les assureurs ont pris acte de cette tendance, ils peinent à ajuster leurs solutions et leurs capacités pour répondre aux besoins de leurs clients.
La maîtrise de la supply chain est devenue l'enjeu majeur des assureurs comme des courtiers. Mais pas seulement, c'est aussi, et surtout, l'un des sujets phares des grandes entreprises mondialisées et de leurs fournisseurs. Car le chapelet de catastrophes naturelles ayant émaillé l'année 2011 ne fait que renforcer l'acuité des questions que se pose le secteur : jusqu'à quel point faut-il couvrir la chaîne de production d'une entreprise ? Comment indemniser au mieux les pertes d'exploitation consécutives aux carences de fournisseurs ? Comment éviter et prévenir ce genre de sinistres à retardement ou en cascade de nature à plomber de manière durable la santé de telle ou telle industrie ? Sans doute afin d'enfoncer le clou et de marquer les esprits, Jean-Marc Radureau, DG France de Munich Re, martèle qu' « il faut arrêter d'affecter çà et là des capacités à l'aveuglette » . Car ces dommages se révèlent de plus en plus fréquents, à en croire Richard Deguettes, directeur exécutif des grands risques chez Chartis, qui évoque pêle-mêle « des déclarations de sinistres de plus en plus tardives et toujours plus de demandes pour couvrir les chaînes d'approvisionnements » . Ainsi, avant même le raz-de-marée qui a frappé la région très industrialisée de Fukushima au Japon, Toyota avait dû se résoudre à rappeler dans le monde entier des dizaines de milliers de l'un de ses modèles, suite à la défaillance d'éléments livrés par un de ses sous-...