Face à la hausse tant en fréquence qu’en intensité des sinistres cyber, les assureurs réduisent la voilure au niveau des capacités offertes, et augmentent sensiblement les niveaux de primes, au grand dam des entreprises assurées. L’explosion récente des ransomwares tend encore davantage la relation entre les protagonistes.
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« Réaction brutale des assureurs, augmentation violente des primes, négociations interminables… » Quand on interroge les courtiers du risque cyber sur la campagne des renouvellements 2021, les réactions sont unanimes. Elles témoignent de l’extrême tension qui règne sur le marché depuis quelques mois. En cause, l’augmentation tant en fréquence qu’en intensité des sinistres cyber, en plus de la stratégie de réajustement tarifaire appliquée depuis au moins deux ans par les assureurs, comme le souligne Ezechiel Symenouh, Cyber Risk Practice Leader au sein de Gras Savoye Willis Towers Watson : « Jusqu’en 2018, le marché cyber français était l’un des plus compétitifs en Europe, les assureurs appliquaient une souscription de masse pour se constituer un portefeuille, mais ce portefeuille a été très vite impacté par la sinistralité. La pandémie Covid-19 est venue rajouter une couche supplémentaire avec le recours massif au télétravail, qui a entraîné l’élargissement des surfaces d’attaque, et une plus grande vulnérabilité des systèmes d’information des entreprises. »
Un constat largement partagé par Christophe Madec, directeur de la clientèle grandes entreprises et expert cyber chez Bessé : « Les assureurs ont su accompagner les entreprises face à ce risque émergent, et ils l’ont fait dans un premier temps de manière assez courageuse. Sur cette branche, les barrières à l’entrée étaient relativement sommaires, et les entreprises pouvaient facilement se couvrir en cyber. Aujourd’hui, les...