Percevez-vous une hausse de la préoccupation des entreprises vis-à-vis du préjudice écologique ?
Léopold Larios de Piña : L'inscription du préjudice écologique dans le Code civil participe à la formalisation de la responsabilisation des entreprises dans le domaine des risques environnementaux. Selon notre dernier baromètre Amrae, 30 % des Risk Managers estiment que les risques environnementaux constituent un sujet majeur pour leur entreprise. Un nouveau verrou vient de sauter avec l’impulsion des principaux investisseurs. Début 2020, les grands gestionnaires d’actifs, à commencer par BlackRock, ont réaffirmé leur volonté de faire du soutien aux établissements durables une de leurs priorités. La coalition Climate Action +, qui affiche une puissance de feu de 41 000 Md$ d’actifs sous gestion avec plus de 370 investisseurs membres, demande aux entreprises d’améliorer leur gouvernance sur le changement climatique et donc la gestion des risques environnementaux. Les reportings extra-financiers sur la biodiversité permettent d’intégrer des données structurées dans la gouvernance des entreprises. Pionnière dans le pilotage de la communication extra-financière, la France a été le premier pays à imposer aux investisseurs institutionnels l’intégration du risque climat et des dimensions environnementales et sociales dans leur communication publique. Une standardisation de ces indicateurs à l’échelle mondiale semble impérative.
Christoph Möcklinghoff : Ces dix dernières années, les réclamations pour sinistre environnemental ont été multipliées par dix dans le monde et elles le seront...