Après des années difficiles, les chantiers navals français voguent sur de meilleures eaux. Visite des Constructions mécaniques de Normandie qui, tout en poursuivant leurs activités traditionnelles, surfent aussi sur la vague des énergies renouvelables.
journaliste
Actuellement dans le haut du cycle économique, les industries navales françaises affichent une belle santé avec plus de 9 Md€ de chiffre d’affaires annuel. Elles se classent au sixième rang mondial non seulement pour la construction de bâtiments militaires, paquebots géants, yachts…, mais aussi pour les opérations de maintenance, d’entretien et de réparation. Dans ce milieu professionnel aux multiples compétences, les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) occupent une place à part. Elles se distinguent par des spécialisations très pointues qui en font le leader mondial de la construction de bâtiments militaires mais également de bateaux de pêche et de travail. L’entreprise de construction navale est implantée depuis soixante-trois ans à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), à quelques encablures de la côte normande. Ayant donné son nom au boulevard attenant, son créateur, Félix Amiot, un industriel de l’aéronautique reconverti dans la construction navale, s’y était installé après la Libération sur les bases de son ancien chantier.
Publicité planétaire
CMN se spécialise d’abord dans la construction de chalutiers avant de se tourner vers celle de navires militaires. Le succès est au rendez-vous quand un petit événement largement médiatisé apporte au chantier naval une publicité planétaire bien involontaire. « Le chantier naval de Cherbourg fait partie intégrante de l’histoire de la ville. Ses vedettes ont été construites par nos chantiers », rappelle Pierre Balmer, PDG de CMN, à l’évocation de cet épisode où, par une belle nuit de Noël 1969, cinq navires militaires prêts à être livrés au client disparaissent mystérieusement du lieu où ils étaient entreposés.