Les critiques sont légions contre le marché des réparations des deux-roues motorisés. En cause : un recours trop systématique au remplacement des organes endommagés au détriment de leur réparation. Des solutions existent, mais leur mise en œuvre sera longue. Et chère !
Les noms d'oiseaux fusent très vite dans la communauté deux-roues motorisés dès qu'est abordé le sujet de la réparation. « C'est un gros problème », admet ce professionnel pas dupe de ce qui ressemble de plus en plus à un scandale écologique et financier. Un seul chiffre suffit à résumer l'ampleur des dégâts : une moto usagée n'est recyclée qu'à hauteur de 3,3% de son poids moyen ! Contre 42% pour un camion. « C'est un marché dit de remplacement, car les réparateurs remplacent systématiquement les pièces endommagées sans chercher à les réparer, ni se soucier de leur sort une fois collectées par la casse. » Pour les assureurs, la coupe est pleine : chaque année, ils dépensent des centaines de millions d'euros pour des réparations qui pourraient coûter bien moins cher.
Les constructeurs et les réparateurs répondent avec l'argument massue de la sécurité. « On ne peut pas remettre à un client une machine au cadre redressé, en sachant qu'il comporte un risque de cassure à plus ou moins long terme », martèle le représentant d'une marque japonaise. La démonstration porte, mais semble incomplète à cet ancien mécano : « Pourquoi changer l'intégralité d'une fourche quand un passage sur un banc de test montre que la...